• Je me réveille doucement, sans ouvrir les yeux. Je bouge un peu et fronce les sourcils. Je ne reconnais pas le matelas. Ni les couvertures. J'ouvre les yeux sur le plafond qui m'est également inconnu. Je me redresse un peu trop rapidement, ma tête tourne un peu. Je regarde autour de moi. Mais où je suis ? Qu'est-ce qu'il se passe ? On m'a kidnappé ? Je vais mourir ? Oula.. Il faut que je me calme, paniquer n'arrangera rien. Si on m'avait kidnappée, je serais attachée. Je me lève et remarque que je porte mon kigurumi. C'est trop bizarre. Je sors de la pièce, qui est une chambre. Je suis à l'étage. J'entends des voix qui s'approchent. Sous la panique, je cherche à me cacher et je me cache derrière un rideau.

    "Yumi ? Tu fais quoi, là ?" C'est une voix de garçon. Je sors la tête de derrière le rideau. Il y a une fille et un garçon. Mais... C'est Kitty ? Et lui, Crash ?

    "Kitty ? Crash ?

    - Heu bah oui, dit le garçon, tu veux que ça soit qui ? Le pape ?"

    - M-mais... C'est pas possible...

    - Tu vas bien Yumi ? Pourquoi tu as les yeux écarquillés comme ça ? demande Kitty

    - H-heu... O-oui... Je vais bien... Où est Neven ?

    - Dans sa chambre.

    - Et, heu... Elle est où sa chambre ?

    - Bah, là.."

    Kitty me désigne la chambre de Neven.

    "T'es sûre que ça va Yumi ?

    - Oui oui, merci !"

    Je m'éclipse rapidement sous leur regard remplis d'incompréhension. J'arrive devant la chambre de Neven et toque timidement. J'entends un "Entrez" et entre timidement. Devant moi, assis sur le lit, se trouve Neven, son téléphone dans les mains. Il me sourit.

    "Coucou Onee-chan !"

    Je le regarde avec des yeux de merlan frit. Mais comment ça se fait que je suis dans la maison de Neven et que tout le monde trouve ça totalement normal ?!

    "H-heu... Cou... Coucou...

    -Ca va petite sœur ?"

    Il me regarde, l'air inquiet.

    "Je... J'en sais rien, je suis paumée là grand frère..."

    Il tapote un bout de lit à côté de lui, m'invitant à m'asseoir pour lui raconter. Je m'exécute et le serre très fort dans mes bras.

    "Bah qu'est-ce qu'il y a Onee-chan ? On dirait que c'est la première fois que tu me vois."

    Je lui raconte alors tout. Il m'écoute patiemment.

    "C'est trop bizarre ! dis-je en finissant mon récit.

    - Bah pas pour moi, c'est normal que tu sois ici, vu que tu es ma petite sœur !

    - Ta petite sœur, genre, ta vraie petite sœur ?

    -Bah oui !"

    Il rigole devant mon air ébahi. Je le serre dans mes bras toute contente. Je suis vraiment sa petite sœur. Sa vraie petite sœur.


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  • Elle marchait dans la rue. Elle regardait tout le monde. Ne manquait personne. Elle regardait chaque visage de chaque personne qu'elle croisait. Parce qu'elle n'allait jamais dans les énormes foules.. Elle n'aimait pas trop ça. Facile donc, de repérer et observer tous les visages.

    Elle y cherchait le malheur. La détresse. La tristesse. Elle détestait voir ces sentiments chez les gens. Ca la rendait malade. Elle adorait quand les gens souriaient. Riaient. Étaient heureux. Elle ne souhaitait que ça. Et maintenant, elle pouvait changer ça. Ca faisait un peu plus d'un mois qu'elle le pouvait. Elle s'était découvert un pouvoir. Oh, non, pas la téléportation, pas le voyage dans le temps, pas la perception des pensées des autres. Pour elle, ce pouvoir était le meilleur de tous. Celui dont elle avait toujours rêvé.

    Elle pouvait absorber le malheur des gens. Oui, absorber. Elle était comme une sorte d'éponge à malheur. Certes, ce malheur s'accumulait en elle, certes elle sombrait de plus en plus, mais une chose la maintenait hors de l'eau : elle rendait les gens heureux. Et c'est tout ce qu'elle avait jamais souhaité.

    Et c'est pour cela qu'elle est là, dans cette rue, à observer chaque visage. Même si elle n'avait pas vraiment besoin de voir la tristesse et le malheur des gens, puisque qu'elle le sentait, elle le sentait dans chaque parcelle de son corps, chaque parcelle de son âme, chaque parcelle de son être tout entier, elle aimait regarder les gens. Juste, les observer. Et lorsqu'elle sentait le malheur, elle s'approchait, et prenait à cette personne ce malheur. Ca lui faisait comme un coup de couteau dans le coeur. Puis, cette sensation disparaissait, laissant sa place à la constante impression de se faire étrangler. Mais elle avait l'habitude. Alors elle levait un peu ses lunettes, essuyait les larmes qui menaçait de couler, souriait à cette personne et continuait. Ainsi allait les jours. Ainsi allait sa vie.

    Elle ne serait jamais vraiment heureuse. Mais elle s'en fichait. Seul les autres comptaient.


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